Les secrets de fabrication

Sur cette vidéo, je vous invite à regarder comment travaille un nez. Il faut savoir que créer un parfum est tout un art. Un parfum se construit selon une
pyramide olfactive : les notes de tête correspondent aux premières intentions du parfumeur et sont légères et volatiles, les notes de cœurs sont le centre et l’identité du parfum, souvent des accords floraux, et enfin les notes de fond sont les plus persistantes.

Le vocabulaire du parfum peut parfois s’avérer complexe mais il a beaucoup emprunté au vocabulaire musical : les « notes » et « accords » font parties du jargon du parfumeur. D’ailleurs l’outil de travail du créateur, devant lequel nous nous trouvons s’appelle « l’orgue à parfum ». Les flacons contiennent des essences parfumées. Aujourd’hui l’ordinateur et des logiciels spécialisés ont remplacé l’orgue à parfum. En moyenne, un parfumeur travaille avec 200 à 300 matières premières mais peut en avoir 1200 en complément. Un bon nez peut mémoriser plusieurs centaines d’odeurs primaires afin de pouvoir imaginer des assemblages adaptés à une clientèle aux exigences et à la culture précise

L’enfleurage à froid, certains des châssis que vous pouvez voir sont d’époque. La technique de l’enfleurage à froid s’est développée pour les fleurs
les plus fragiles, comme le jasmin ou la jonquille qui ne supportaient pas d’être chauffées. Très répandue dans la région grassoise jusqu’à la fin des années 1950, elle consiste à étaler une couche de graisse inodore sur les parois d’un châssis en verre que l’on recouvre ensuite de fleurs.
Aujourd’hui, elle a été remplacée par des techniques modernes telles que l’extraction par solvants volatils ou l’extraction au gaz carbonique supercritique.

Pour capter et garder au mieux les odeurs des matières premières offertes par la nature, il a fallu inventer des techniques d’extraction.
Nous vous présentons deux d’entre elles :

L’appareil en cuivre, ici présent, est un alambic, qui reprend le même principe que la fabrication de l’eau de vie. La distillation est une technique qui repose sur la capacité de la vapeur d’eau à capter les huiles essentielles. On dispose fleurs ou végétaux sur un plateau perforé, situé dans la partie supérieure de la cuve de l’alambic rempli d’une eau portée à ébullition. La vapeur dégagée s’imprègne au passage du parfum des plantes qu’elle emporte dans un serpentin. Ce tube spécial intègre un système de réfrigération pour permettre la condensation de cette vapeur. Plus légère que l’eau, l’huile est récupérée dans la partie haute de l’essencier, tandis que les eaux parfumées sont mises de côté.