De toutes les grandes civilisations de l’Antiquité, l’Égypte est celle qui marque le plus l’histoire du parfum, les Egyptiens furent les premiers parfumeurs. À cette époque nombreux étaient les rites religieux et funéraires. Ces fêtes étaient systématiquement accompagnées d’offrandes de parfums et d’encens. Les vases à onguent, ici exposés, étaient destinés au rituel de l’embaumement funéraire, ils n’ont pas de bouchons car ils permettaient aux âmes de monter au ciel. Chaque vase comporte une inscription qui explique le type d’huile contenue, elle pouvait être animale ou bien végétale. À cette époque, le parfum n’était pas uniquement utilisé pour des raisons religieuses, mais également comme attribut de beauté. Ces vases à khôl font partis des plus anciens objets de la collection de Maison Fragonard. Ils peuvent être considérés comme les premiers produits cosmétiques de ce monde.

L’Antiquité grecque, quant à elle, est une période où le culte du corps est un phénomène de société. Voyageurs et commerçants, les Grecs développent le commerce du parfum et des matières premières, et font évoluer la forme des flacons et leur fabrication. Ils rapportent en Occident de nouvelles senteurs issues du monde animal comme le musc et l’ambre gris. Les aromates et parfums étaient vendus pour la première fois dans des flacons en terre cuite de taille et de formes différentes : les aryballes et alabastres sont les ancêtres des flacons.

Les Romains ont eux aussi contribué à l’histoire du parfum en inventant la canne à souffler qui va révolutionner l’usage du verre et permettre au parfum de se commercialiser partout dans l’Empire. Contenant idéal, le flacon en verre est né et va prendre de nombreuses formes stylisées. Contrairement aux récipients en bois ou terre, il ne prend pas la couleur ou le goût des aliments

OBJET N . 8 : Le flacon à décor de Janus : divinité à deux têtes en verre moulé est un magnifique exemple du savoir-faire romain de verre fin et transparent.

La Maison Fragonard possède une des collections les plus riches et plus complètes de pomanders. Nommé aussi « pomme de senteur » ou « pomme d’ambre », ce petit objet, souvent divisé en quartier conservait des parfums secs ou des petites éponges parfumées : muscs, civette, ambre, jasmin, myrrhe… Des substances odorantes puissantes qui étaient censées protéger des miasmes et des épidémies. Portés à la ceinture, en pendentif ou tenus à la main, les pomanders faisaient partie de la parure et étaient travaillés comme de véritables bijoux.

OBJETS N. 9 ET 15 : Le pomander est constitué de huit quartiers, il ouvre sur des compartiments à glissières, chacune gravée d’un nom de parfum :
tubéreuse, civette, musque, ambre… La partie supérieure à bouton poussoir est destinée à l’aspersion.

Les flacons exposés dans cette vitrine rendent compte de la mode des flacons à parfum qui s’est répandue au XVIIIème siècle. L’aristocratie française participe au rayonnement de la porcelaine par son usage quotidien – de l’art de la table à la toilette. Ces flacons sont de véritables bijoux, le raffinement était porté à son comble : ce sont des trésors de savoir-faire cristallier, porcelainier et d’orfèvre. Certains d’entre eux sont même porteurs de messages secrets, saurez-vous les voir ?

OBJET N. 6 : Ce flacon fabriqué en Angleterre en porcelaine, or, émail et agate, qui représente un oiseau a les inscriptions suivantes : « Fidélité » autour de son cour et sur sa base « Qui me néglige me perd ».

Montrer le nécessaire à parfum qu’aimait offrir Marie-Antoinette. Il s’agit d’un nécessaire à parfum en forme de livre recouvert de maroquin rouge. Les armes de la reine Marie-Antoinette y sont inscrites en or et sur la tranche « Pensée chret. ». A l’intérieur, il abrite deux flacons en verre taillé, et bouchons en argent

Cette vitrine est appelée « nécessaires de toilette » car ces petits coffrets luxueux, réalisés à partir de matériaux précieux contenaient toute sorte de petits objets en lien avec la beauté : flacon de parfum, gratte-langue… Fragonard vous fait découvrir l’intérieur très secret de ces coffrets : Dans cette vitrine, vous retrouvez d’autres objets de beauté tels que coffrets à parfum, boîtes à fard et à rouge, boîtes à mouche, boîte vinaigrette, mortiers à fard, pot à pommade…

OBJET N . 1 : Nécessaire de poche en or et laqué vert qui comprend treize ustensiles de toilette (flacon en cristal, gratte langue…) et un miroir

Dans cette vitrine, vous retrouvez d’autres objets de beauté tels que coffrets à parfum, boîtes à fard et à rouge, boîtes à mouche, boîte vinaigrette, mortiers à fard, pot à pommade…

Ce magnifique coffret de voyage en vermeil est un vestige du temps où les aristocrates commençaient à voyager. Ce coffret est un cadeau du Duc de Berry à sa première femme, Amy Brown. Il est rare de trouver un coffret de voyage complet, nous avons la chance d’en posséder un. Il contient plus de 100 objets compartimentés (flacon, brosse, miroir, théière, cafetière, sucrier, pot à lait, nécessaire pour la couture…).

C’est au XVIIIe siècle qu’on retrouve cet objet raffiné dans les demeures. Très en vogue à l’époque, toute personne distinguée se devait d’en posséder pour parfumer son intérieur. Le pot-pourri est un mélange de plantes et de fleurs séchées choisies pour leurs parfums et arômes. Ce mélange est placé dans le pot, présent au-dessus. Des petites ouvertures circulaires sont présentes sur le couvercle ou dans le col et laissent passer les odeurs. Ici, notre pot est en porcelaine mais il pouvait être confectionné dans toute sorte de matériaux comme la céramique, la faïence, la tôle laquée…

Le XIXe est le siècle de la séduction par excellence, le parfum se démocratise par l’essor de la bourgeoisie. Bals, réceptions, théâtres, opéras sont des lieux dans lesquels les élites portent des fragrances raffinées révélatrices du luxe et de la richesse. La société de consommation se développe, la presse féminine crée les envies et les besoins. L’empereur fait composer des parfums pour ses maitresses par les plus grands parfumeurs. On porte un parfum comme l’on porte un bijou, le flacon est l’écrin qui le sublime.

Le début du XXe siècle est marqué par l’association de la parfumerie, du cristallier et du couturier. Pour séduire leur clientèle, les parfumeurs font appel au savoir-faire de maîtres cristalliers. Comme vous pouvez le voir beaucoup des flacons exposés ici ont été fabriqués par René Lalique, un des plus grands maître-verrier de son temps. Il est à l’origine de magnifiques flacons pour la Maison Fragonard. Cette époque est également marquée par les flacons dits coutures comme ceux d’Elsa Schiaparelli qui ont la particularité de se démarquer par leur inventivité très burlesque, tout en étant de véritables objets d’art.

Ici, le flacon Belle de nuit, parfum mythique de la Maison, il a vu le jour en 1946 et demeure depuis l’un de ses plus grands succès. Son nom, Belle de nuit, provient d’une fleur d’Amérique du Sud, introduite en Europe au XVIe siècle et dont la particularité est de s’ouvrir pleinement la nuit avant de se refermer au petit matin. Cette fleur est également connue sous le nom de Merveille du Pérou. Le flacon, créé dans les années 1940 est lui aussi emblématique